Les phrases telles que «La lutte contre le réchauffement climatique devrait être abandonnée», «L’argent serait mieux utilisé pour des adaptations futures» ou encore «Le changement climatique offre plus d’opportunités que de risques sur le plan économique» sont de plus en plus fréquentes. Une étude de grande envergure publiée dans Nature montre à quel point ces affirmations sont erronées.
Qu’il s’agisse des niveaux bas des eaux intérieures qui perturbent le transport maritime et fluvial, des vagues de chaleur qui nuisent à la productivité, des rendements agricoles plus faibles ou des chaînes d’approvisionnement perturbées, tous ces facteurs sont des conséquences du changement climatique sur l’économie mondiale. Ces prévisions ne concernent pas un avenir lointain, mais bien les 25 prochaines années. L’étude conclut que l’économie mondiale pourrait subir une perte moyenne de revenus de 19%, éclipsant toutes les crises économiques que nous avons connues jusqu’à présent. Les chercheurs eux-mêmes avertissent que l’impact pourrait être encore plus important, car certaines variables climatiques n’ont pas pu être prises en compte en raison des incertitudes actuelles.
Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les conséquences du réchauffement climatique sur l’économie mondiale selon deux scénarios: un scénario dans lequel les efforts nécessaires sont entrepris pour atteindre l’objectif des 2 degrés et un scénario dans lequel la planète se réchauffe de 4,8 degrés d’ici 2100.
Injustice climatique
Dans les deux modèles, les personnes qui contribuent le moins à la crise climatique et dont le revenu par habitant est le plus faible sont celles qui sont le plus durement touchées par ces changements. Ce sont donc les pays les moins responsables du changement climatique et disposant de moins de ressources pour s’adapter qui souffriront le plus des dégâts causés.
Les dommages attendus d’ici 2050 sont inévitables, même dans le scénario des 2 degrés, c’est-à-dire si les émissions de CO2 étaient réduites immédiatement. Cela est dû à la quantité d’émissions nocives pour le climat déjà présentes dans l’atmosphère. Après 2050, cependant, les trajectoires divergent de manière spectaculaire. Si l’objectif des 2 degrés est atteint, les dommages économiques se stabiliseront et les auteurs de l’étude laissent même entrevoir une légère reprise à partir de 2100. Toutefois, si aucune mesure drastique n’est prise, le scénario 2 prévoyant un réchauffement de 4,8 degrés s’appliquera. Les dommages déploieront alors toute leur ampleur: une perte économique d’environ 60%, soit un impact plus de trois fois plus lourd sur l’économie. Selon les auteurs de l’étude, les coûts de la protection du climat pour une trajectoire de deux degrés seraient six fois inférieurs aux coûts des dommages. L’inaction a donc un prix: les chercheurs estiment que les coûts pourraient s’élever à 6000 milliards de dollars par an.
Comment contrer ce phénomène?
L’étude montre qu’il est urgent d’agir immédiatement pour atteindre l’objectif des 2 degrés et limiter les dommages. Il nous appartient aujourd’hui de décider de la trajectoire d’émissions à suivre. L’étude recommande, d’une part, de se préparer massivement aux conséquences du changement climatique et, d’autre part, de réduire au plus vite les émissions de gaz à effet de serre.
myclimate conseille aux entreprises de prendre les mesures suivantes pour assumer leurs responsabilités, agir de manière rentable et tournée vers l’avenir, et se préparer. Ces mesures comprennent, entre autres:
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Source: Étude: The economic commitment of climate change, Kotz et al.