myclimate: Quels sont les objectifs et les aspirations d’Utz en matière de développement durable?
Axel Ritzberger: Nos principes directeurs sont, en plus de l’indépendance économique de l’entreprise, le facteur humain au sein de l’entreprise. Nous avons en outre déclaré notre volonté de proposer uniquement des emballages réutilisables durables.
En quoi consistent le «principe d’Utz» et sa stratégie climatique?
Axel Ritzberger: Le principe d’Utz constitue notre principe de durabilité. L’utilisation parcimonieuse des ressources est ancrée dans nos principes directeurs au sein du groupe Utz. La production locale nous permet de garantir des itinéraires de transport courts sur trois continents. Dans la gestion de produits à utilisations multiples, nous mettons un point d’honneur à l’utilisation optimale de nos produits, tous conçus pour une utilisation pérenne.
La stratégie climatique d’Utz est en cours de développement en coopération avec la fondation myclimate. Elle nous montre la voie pour devenir climatiquement neutre à long terme. Nous avons développé cinq domaines d’action principaux, sur lesquels nous nous appuierons systématiquement et progressivement pour mettre en œuvre nos actions. Toutes les parties prenantes du groupe Utz adhèrent et nous exhortent à passer rapidement à l’action.
Qu’est-ce que myclimate a permis/va permettre de mettre en œuvre concrètement?
Axel Ritzberger:
Quels avantages la coopération entre Utz et myclimate présente-t-elle pour les deux parties en présence?
Axel Ritzberger: Avec myclimate, nous avons trouvé le partenaire idéal. La fondation nous apporte sa compétence professionnelle, scientifique, solide; elle se positionne en tant que marque établie dans ce secteur d’activité partout dans le monde, et s’avère très convaincante du fait de sa forte orientation service et de son objectivité.
Stephen Neff: C’est une situation gagnante pour toutes les parties que nous avons mis en place, j’y inclus les deux organisations et la protection du climat. Utz ne s’engage pas seulement à fournir son empreinte carbone, mais aussi à intégrer des mesures de réduction à la stratégie globale de son entreprise. Cet engagement dépasse d’ailleurs les simples objectifs de réduction et de compensation, en évitant d’entrée de jeu les excès d’émissions.
Selon les deux CEO, comment doit s’articuler une stratégie climatique holistique?
Axel Ritzberger: Chez Utz, nous nous sommes fixé pour objectif d’être neutre sur le plan climatique et nous ne pouvons nous satisfaire d’une neutralité climatique réduite aux processus industriels. Le client doit bénéficier de produits climatiquement neutres, que nous nous engageons donc à reprendre «en fin de vie». La pensée «cycle de vie» reste un principe essentiel dans une réflexion globale de protection du climat, dans le cas des produits en plastique, les modalités pour utiliser de tels matériaux de manière durable.
Stephen Neff: En termes de stratégie climatique, il convient de mettre en place une approche globale de réduction des émissions via les Scopes 1, 2 et 3. La stratégie climatique d’Utz va cependant au-delà des aspects techniques, tels qu’abordés dans l’initiative SBT, puisqu’elle intègre aussi la dimension sociale, et suit cette même logique dans la valorisation des projets pédagogiques et la sensibilisation des salariés. Cela est mis en place non seulement en interne chez Utz, mais aussi dans le cadre des relations avec les clients et partenaires.
Que pensent Axel Ritzberger et Stephen Neff de l’engagement «CEO4Climate»?
Axel Ritzberger: Je suis membre et m’engage aussi politiquement en tant que libéral vert. Les CEO endossent un rôle d’exemple et doivent se positionner clairement sur la question climatique. Les CEO peuvent réellement changer les choses dans le monde des affaires; leur position donne à la sphère politique des indications claires sur les conditions-cadres que souhaite le pouvoir économique. Cette initiative montre également clairement que l’idée d’une économie climatiquement neutre est tout à fait viable.
Stephen Neff: Je partage entièrement la position d’Axel Ritzberger! J’ai également été l’un des premiers signataires de la lettre ouverte «CEO4Climate» adressée au Parlement suisse. En tant que CEO, nous dirigeons et prenons les décisions. Le climat ne peut pas attendre que la génération «Friday for future» soit finalement arrivée au pouvoir aux postes de direction pour mettre en œuvre les changements déjà incontournables. Le temps presse, il est donc impératif de comprendre que ce sont les membres des conseils d’administration et les cadres supérieurs d’aujourd’hui qui ont le devoir de prendre et d’implémenter les bonnes décisions. A l’instar de ce que Utz fait en ce moment-même, servant ainsi de modèle.
Quelles sont les opportunités et risques dans l’industrie future de l’emballage? Y aura-t-il des règlements à mettre en place?
Axel Ritzberger: Il faudra en effet mettre en place des règles du jeu, devenues indispensables. Il ne pourrait sinon y avoir de changement rapide vers des emballages climatiquement neutres. A l’avenir, le plastique ne devrait être autorisé que dans une logique de production du berceau au berceau. L’industrie de l’emballage est confrontée à un défi d’ampleur avec les emballages à usage unique. Dans ce domaine, il va nous falloir déterminer dans le détail quels emballages plastiques pourront éventuellement être remplacés.
Comment voyez-vous l’industrie de l’emballage dans 10, 20 ou 50 ans? Quel rôle y jouera le plastique?
Axel Ritzberger: Lorsqu’il est utilisé correctement, le plastique est un matériau offrant des options technologiques avancées et durables. Même dans 50 ans, des biens de consommation, matériaux de construction, emballages réutilisables, pièces automobiles, etc. efficaces seront encore en plastique. Mais la grande différence avec aujourd’hui est que ces produits seront alors fabriqués à partir d’une forte proportion de matières recyclées de haute qualité et de plastiques à l’empreinte carbone innovants et neutres.
Quels sont les avantages des matières premières secondaires et autres emballages réutilisables, comme l’UIC (Utz Industrial Compound)?
Axel Ritzberger: L’avantage est indéniable. Par rapport à l’utilisation de marchandises neuves, l’empreinte carbone d’un produit Utz de l’UIC est réduite de plus de 60 pourcent. Compte tenu du fait qu’il peut être recyclé plusieurs fois, la teneur en carbone se réduit d’autant plus à chaque cycle. Si l’on veille au bon respect du tri par matières, près de 100 pourcent de recyclage est possible. Les produits Utz sont en effet conçus pour plusieurs centaines de cycles logistiques et ont une durée de vie éprouvée maximale de 20 ans.
Comment transmettez-vous la notion de développement durable en interne à vos employés? Comment intégrer efficacement cette thématique dans la culture d’entreprise?
Axel Ritzberger: Comme précédemment évoqué, ce thème fait d’ores et déjà partie intégrante de notre culture depuis la création de l’entreprise Utz. Nos activités actuelles de formulation de la stratégie climatique ne sont qu’un «booster». Nous communiquons régulièrement et progressivement. Nous nous appuyons pour ce faire sur les canaux que sont Internet, notre Intranet et le magazine des employés, qui paraît au moins trois fois par an. La devise de notre année anniversaire 2022, où notre entreprise célèbrera ses 75 ans, est déjà trouvée: «Utz is Sustainable».
Pour nous tous chez Utz, la notion de durabilité nous tient à cœur depuis trois générations. Nous sommes fiers de pouvoir contribuer activement avec nos produits à la protection du climat. Mais nous ne voulons pas nous reposer sur nos lauriers, et travaillons main dans la main avec myclimate pour réduire encore notre empreinte carbone.