Engagée dans la protection du climat depuis de nombreuses années, myclimate s’efforce d’évaluer et d’ajuster en permanence l’efficacité, la qualité et l’intégrité de ses offres. Il y a un peu plus d’un an, nous avons pris la décision de retirer le label «climatiquement neutre» de tous nos portefeuilles et de le remplacer par un nouveau concept crédible. Ce changement concernait non seulement le label «climatiquement neutre», mais également le principe global de «compensation».
La raison de cette transition se trouve dans le changement de paradigme initié par l’accord de Paris de 2015. Les règles de mise en œuvre de l’article 6 de l’accord de Paris, adoptées à Glasgow en 2021, ont également eu un impact sur le marché volontaire du carbone. Dans le cas des projets de protection climatique notamment, la question des ajustements correspondants (CA) s’est retrouvée au centre des discussions. L’objectif de cette réglementation est d’empêcher l’attribution simultanée de réductions d’émissions par plusieurs parties. Ainsi, il est désormais exclu qu’une entreprise finançant un projet de protection climatique et le pays au sein duquel le projet est mis en œuvre comptabilisent les réductions d’émissions correspondantes. Étant donné l’absence de projets avec CA sur le marché, il n’était plus possible d’attribuer le label «climatiquement neutre».
Une demande croissante de la part de notre clientèle pour trouver une solution au scepticisme grandissant des consommateurs et consommatrices à l’égard des labels «climatiquement neutre» a également motivé cette décision. De plus en plus souvent, des accusations de «greenwashing » ou de commerce d’indulgences ont été portées à l’encontre des efforts visant à rendre l’entreprise ou le portefeuille de produits respectueux du climat. Grâce à une étroite collaboration et à de nombreuses discussions, myclimate a pu trouver une réponse adaptée et convaincre de nombreux clients avant même le lancement officiel du label.
Le nouveau label d’impact «Notre impact.Durable» se distingue par la prise en charge financière des émissions des entreprises. Celles-ci peuvent ainsi soutenir efficacement la protection du climat en dehors de leur chaîne de création de valeur. Ce nouveau concept, nommé «Beyond value chain mitigation» (en français, contribution au-delà de la chaîne de valeur), implique qu’une entreprise prend en charge, en plus de ses mesures de réduction internes, la responsabilité financière des émissions inévitables restantes en investissant de manière équivalente dans un projet de protection climatique. Le «label d’impact» fait partie de l’offre globale de protection du climat de myclimate, qui comprend des conseils, des formations et des projets de protection climatique.
Nous nous sommes entretenus avec la marque d’équipements outdoor Exped pour les interroger sur la manière dont ils ont concrètement mis en œuvre nos solutions, ainsi que sur les succès qu’ils ont rencontrés et les défis auxquels ils ont été confrontés. Cliente de myclimate, Exped a été la première entreprise à adopter les nouvelles pratiques de communication. Muriel Weber, responsable de la durabilité chez Exped, a accepté de nous faire part de son expérience :
Que pensez-vous de notre nouvelle orientation stratégique et de l’introduction du label d’impact «Notre impact. Durable»? Quelle a été votre première réaction lorsque myclimate a présenté le nouveau label et a annoncé la fin du label «climatiquement neutre»?
Étant donné que nous utilisions jusqu’à présent le terme «climatiquement neutre» pour définir et communiquer les objectifs climatiques de notre gamme de produits, cela représentait déjà un changement. Cependant, la sensibilisation aux enjeux de durabilité évolue incroyablement vite dans tous les secteurs, ce qui nous a conduits à considérer cette évolution comme une suite logique et bienvenue.
Si le terme «climatiquement neutre» est aussi populaire, c’est qu’il est simple à comprendre pour les consommateurs et consommatrices. Pourtant, il est de plus en plus critiqué, et à juste titre. Dans quelle mesure aviez-vous anticipé les éventuelles critiques liées au label?
Les critiques ne datent pas d’hier. C’est un point qui est régulièrement évoqué par notre clientèle et dont nous discutons souvent. Le terme «climatiquement neutre» n’est pas si clair que ça et nous avions déjà investi dans des formations et déployé des efforts pour expliquer ce terme avant le changement.
Maintenant que le terme est largement répandu, de nombreuses personnes le rencontrent dans des contextes informels, ce qui augmente le risque qu’il soit mal interprété.
Comment ce changement se manifeste-t-il concrètement au sein de votre entreprise? Avez-vous étendu l’utilisation du label à l’ensemble de vos produits? Des formations spécifiques ont-elles été dispensées à votre équipe de communication et de vente pour faciliter la compréhension du nouveau concept en interne?
Nous appliquons le label à tous nos produits et le présentons sur nos emballages et notre site Web. Comme nous le faisions déjà avant le changement, nous organisons régulièrement des formations sur ce sujet. Ces formations sont suivies par l’ensemble de nos collaborateurs et collaboratrices internes, ainsi que par nos distributeurs dans le monde entier.
Quelles difficultés ou quels avantages inattendus-es avez-vous rencontrés lors de la mise en place du nouveau label?
Nous pensons que l’utilisation d’une formulation plus détaillée permet de mieux appréhender la complexité du sujet. Cette formulation transparente est claire et résume très bien ce que notre engagement climatique avec myclimate implique:
Exped calcule toutes les émissions à effet de serre liées à la fabrication et au transport de l’ensemble de ses gammes de produits, et finance des projets de protection climatique de même ampleur certifiés par myclimate.
Avez-vous le sentiment que les consommateurs et consommatrices perçoivent le nouveau label d’impact différemment du label «climatiquement neutre»? Comment suivez-vous l’acceptation du label par votre clientèle?
Il est probable que notre clientèle, majoritairement critique et bien informée, se sente mieux prise en compte avec cette nouvelle formulation, car elle ne dissimule rien et ne peut donc plus être interprétée comme du greenwashing.