Qu’est-ce qu’une empreinte carbone numérique (digital carbon footprint)?

La transformation numérique a offert de nombreux avantages, qui ont aussi des effets positifs dans la lutte contre le changement climatique et contribuent à la réduction des émissions de CO₂. Cependant, la production, l’utilisation et le transfert des données des appareils numériques génèrent des émissions de CO₂ bien plus élevées qu’on ne le pense. On désigne ces émissions par le terme «d’empreinte carbone numérique» ou «digital carbon footprint».

Quelle est votre empreinte carbone numérique?

Selon une estimation, près de 5,4 milliards de personnes dans le monde disposaient d’un accès à Internet en 2024. Chaque recherche, chaque vidéo en streaming et chaque utilisation du cloud computing, exécutés des milliards de fois, génèrent une demande mondiale croissante en énergie, ce qui entraîne une augmentation des émissions de CO₂. La majeure partie de l’empreinte carbone numérique est causée par le streaming vidéo en raison de la grande quantité de données qu’il génère. En comparaison, l’utilisation d’un moteur de recherche ou l’envoi d’e-mails uniquement textuels ont un impact beaucoup moins important. 

En raison des progrès technologiques continus, des gains d’efficacité, des changements dans les habitudes de consommation ainsi que des effets de substitution et d’accumulation, il est difficile de déterminer avec exactitude quelle part représentent les émissions numériques dans les émissions mondiales de CO₂. Selon différentes études, cette part est estimée entre 1,5 et 4%, ce qui la place au même niveau que les émissions de l’ensemble de l’industrie aéronautique.  

Les effets directs et indirects de l’empreinte carbone numérique

Que sont les effets directs?

Les effets directs comprennent la pollution causée par la production, l’utilisation et l’élimination des technologies numériques. Actuellement, le secteur des technologies de l’information et de la communication est responsable d’environ 1,5 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ces émissions sont principalement dues aux réseaux, aux centres de données et aux appareils. 

Que sont les effets indirects?

Les effets indirects concernent les changements de processus provoqués par les applications numériques, qui peuvent soit réduire, soit augmenter l’impact environnemental dans d’autres secteurs. Par exemple, les applications des technologies de l’information et de la communication en Suisse pourraient permettre d’économiser jusqu’à 50 millions de tonnes d’équivalents CO₂ d’ici 2030 en rendant les processus et les technologies plus efficaces. 

Quels sont les défis liés à l’évaluation des contributions à la protection du climat concernant la numérisation?

  1. Consommation d’énergie élevée: les technologies numériques, comme les centres de données, l’Internet des objets (IoT) et la blockchain, demandent d’énormes quantités d’électricité. Bien que la numérisation rende de nombreux processus plus efficaces, elle entraîne souvent une consommation d’énergie accrue, ce qui a un impact climatique important. 

  1. Consommation de ressources pour les appareils: les smartphones, ordinateurs et serveurs nécessitent des matières premières rares et de l’énergie pour leur fabrication. Les appareils ont souvent une courte durée de vie, ce qui augmente les déchets et les émissions. 

  1. Emissions indirectes dues aux habitudes d’utilisation: les innovations numériques poussent souvent les gens à utiliser les nouveaux services de manière plus intensive, que ce soit par le biais du streaming vidéo, du cloud computing ou du télétravail. Cela peut augmenter la consommation d’énergie et même créer de nouvelles sources d’émissions. 

  1. Calcul difficile du bilan: les effets de la numérisation sur le climat sont difficiles à calculer, car ils sont souvent complexes et indirects. Il est difficile de dire si l’effet positif (p. ex. économies grâce à des processus plus efficaces) l’emporte réellement sur l’effet négatif (p. ex. consommation d’énergie). 

Comment réduire l’empreinte carbone numérique?

  • Le streaming vidéo représente 75% du trafic mondial de données. Fabrication de l’appareil (smartphone, ordinateur portable, téléviseur), réseau Internet, généralement plusieurs centres de données et serveurs/routeurs impliqués, consommation d’énergie, utilisation de l’appareil pendant le streaming. En revanche, le téléchargement nécessite beaucoup moins d’énergie.   
     
  • Il est conseillé d’écouter de la musique en audio plutôt que de la jouer en vidéo sur YouTube, ou encore de regarder des vidéos en basse résolution. Utiliser ses appareils plus longtemps. La durée d’utilisation moyenne d’un smartphone en Suisse n’est que de deux ans, celle d’une télévision de cinq ans. 
     
  • Éliminer correctement les anciens appareils. 
     
  • Vider régulièrement sa boîte e-mail pour réduire l’espace de stockage des données. 
     
  • Sauvegarder les données localement, utiliser le moins possible le cloud (s’applique aux particuliers, tandis que pour les entreprises, une structure de serveur «on premise» est souvent préférable).
     
  • Utiliser des réseaux WLAN au lieu des réseaux mobiles. 
     
  • Utiliser un mix énergétique renouvelable (photovoltaïque, hydraulique, éolien, biomasse). 

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